8 entreprises sur 10 observent déjà des transformations ou suppressions de postes
● 2 entreprises sur 3 prévoient de ralentir les recrutements de profils juniors
● 2 entreprises sur 3 investissent dans la formation à l’IA
Selon une nouvelle étude menée par IDC pour Deel, le marché de l’emploi connaît une transformation structurelle sans précédent. Réalisée auprès de 5 500 entreprises dans 22 pays, dont 250 en France, cette enquête révèle comment l’intelligence artificielle accélère les mutations organisationnelles au sein des entreprises.
Cette étude s’appuie principalement sur l’InfoBrief d’IDC « L’IA au travail : le rôle de l’IA dans la main-d’œuvre mondiale »[1], publié ce jour. Il montre comment les entreprises peuvent accompagner cette transformation en trouvant un équilibre entre automatisation et développement humain
Un triple bouleversement pour l’emploi : suppression, ralentissement, formation[2]
Face à la montée en puissance de l’IA, les entreprises reconfigurent activement leurs modèles d’organisation. En France, 83 % d’entre elles observent déjà des transformations ou suppressions de postes, et 67 % prévoient de réduire leurs recrutements de profils juniors d’ici trois ans. Ce choix, qui répond à des logiques d’automatisation et d’efficacité, remet en question les parcours traditionnels d’entrée dans la vie professionnelle.
Résultat : les viviers internes s’amenuisent, et les parcours de montée en compétences deviennent plus difficiles à structurer. 75 % des dirigeants français reconnaissent qu’il devient plus complexe de recruter et former les futurs leaders, faute de parcours d’apprentissage adaptés aux nouveaux enjeux. En parallèle, 70 % constatent une raréfaction des opportunités de formation “sur le terrain”, ces missions concrètes qui permettaient jusqu’alors aux jeunes talents d’apprendre par la pratique, désormais en partie automatisées.
Pour s’adapter à cette mutation, les entreprises misent sur la requalification. 62 % d’entre elles déclarent investir activement dans la formation à l’IA, afin de faire évoluer leurs équipes et sécuriser leur compétitivité.
« Ce que nous observons en France s’inscrit dans une dynamique plus large à l’échelle européenne : les entreprises du continent font face aux mêmes arbitrages entre automatisation des tâches, raréfaction des profils juniors et besoin urgent de requalification », souligne Jeremy Mimoun, Responsable France de Deel.
Requalification des équipes : un virage amorcé mais encore en construction[3]
Les entreprises françaises ont amorcé des actions pour ajuster leurs effectifs aux nouveaux besoins que nécessite l’IA :
- 24 % ont déjà lancé des restructurations significatives pour intégrer l’IA à leurs process ;
- mais seulement 3 % ont déployé des équipes transverses dédiées à la montée en compétences ;
- et 35 % admettent ne pas savoir qui pilote ces efforts en interne.
En parallèle, plusieurs obstacles freinent le déploiement de ce virage :
- 55 % signalent un manque d’engagement des collaborateurs ;
- 50 % évoquent des contraintes budgétaires ;
- 57 % peinent à trouver des formateurs qualifiés.
À l’international, les dynamiques sont contrastées : le Canada (77 %), le Brésil (76 %) et Singapour (74 %) sont en avance sur les investissements en formation IA. La nature des transformations diffère aussi selon les régions : la Nouvelle‑Zélande, l’Argentine et les États‑Unis affichent des taux parmi les plus élevés de suppression de postes liés à l’IA (jusqu’à 53 %), tandis qu’en Chine, seuls 11 % des postes sont supprimés mais 79 % redéfinis : reflet d’un plan national massif de requalification.
« L’IA n’est plus une technologie émergente, elle est pleinement présente, » déclare Jeremy Mimoun, Responsable France de Deel.
« Elle transforme notre manière de travailler et le fonctionnement des entreprises. Les emplois de début de carrière évoluent, tout comme les compétences recherchées par les entreprises. Salariés comme employeurs doivent s’adapter rapidement. Il ne s’agit plus seulement de rester compétitif, mais de rester pertinent.»
Compétences IA : vers de nouveaux critères de recrutement[4]
L’accélération de la transformation incite les entreprises à revisiter leurs critères de recrutement : seules 4 % des entreprises françaises considèrent encore les diplômes universitaires comme essentiels pour les postes juniors. En revanche, trois compétences émergent comme prioritaires :
- certifications techniques ou bootcamps en IA (64 %) ;
- pensée critique et résolution de problèmes (59 %) ;
- compétences en communication et collaboration (50 %).
En parallèle, les employeurs font face à une tension accrue sur les profils IA :
- 49 % pointent leurs infrastructures IT comme frein au recrutement aux profils spécialisés ;
- 45 % souffrent d’une pénurie de talents IA ;
- près de 50 % sont prêts à offrir aux experts IA des salaires 25 à 100 % supérieurs à ceux des autres postes techniques.
Mais la rémunération seule ne suffit plus : 51 % des entreprises misent sur l’accès à des outils technologiques de pointe, et 31 % proposent des parcours de carrière clairs et évolutifs.
Rendez-vous ici pour télécharger l’étude complète et en savoir plus sur la manière dont l’IA transforme le monde du travail.
