Mesurer l’adoption du SIRH : quels indicateurs suivre ?

Une fois le SIRH déployé, le véritable enjeu commence : l’adoption.
Un outil peut être techniquement opérationnel, mais très peu utilisé. À l’inverse, une solution imparfaite mais bien accompagnée peut rencontrer un fort engagement.

C’est pourquoi il est indispensable de mesurer l’adoption du SIRH — et pas uniquement sa mise en production. Cela permet de valider l’appropriation réelle, d’ajuster les actions de conduite du changement, et de démontrer le ROI du projet.


1. Pourquoi mesurer l’adoption ?

Parce que sans indicateurs d’usage :

  • On ne sait pas si les utilisateurs ont réellement pris en main l’outil,

  • On ne détecte pas les freins ou les erreurs récurrentes,

  • On ne peut pas justifier les investissements réalisés.

Mesurer, c’est monitorer la réalité au-delà du discours. Cela permet :

  • d’ajuster le support et la formation,

  • d’identifier les bonnes pratiques locales,

  • de cibler les prochaines actions de communication ou de renfort.


2. Les 4 familles d’indicateurs à suivre

🔹 a) Indicateurs d’usage (KPI quantitatifs)

Ils permettent de savoir si l’outil est effectivement utilisé :

  • Taux de connexion par mois / semaine / jour

  • Taux de complétion des dossiers collaborateurs

  • Nombre de demandes (congés, formations, notes de frais) initiées via le SIRH

  • Fréquence d’utilisation par population (collaborateurs, managers, RH)

👉 Ces données sont souvent accessibles depuis le back-office du SIRH ou via des outils de Business Intelligence RH.


🔹 b) Indicateurs de qualité des données

Ils mesurent la fiabilité et l’exhaustivité des informations :

  • Nombre de dossiers incomplets ou erronés

  • Taux de champs obligatoires non renseignés

  • Écart entre données RH et paie

  • Evolution du nombre de tickets ou réclamations

👉 Une qualité des données en baisse signale souvent une appropriation fragile ou une ergonomie mal vécue.


🔹 c) Indicateurs qualitatifs (perception et ressenti)

Ils apportent une lecture humaine de l’adoption :

  • Enquêtes flash de satisfaction post-formation

  • Retours des ambassadeurs ou du support

  • Témoignages utilisateurs (positifs et bloquants)

  • Indicateurs sociaux : climat, irritants remontés, perception de surveillance ou d’autonomie

👉 Ces retours permettent d’ajuster finement les messages et les outils de soutien.


🔹 d) Indicateurs d’impact RH

Ils permettent de mesurer les effets du SIRH sur les processus RH eux-mêmes :

  • Réduction du temps de traitement des demandes RH

  • Réduction des erreurs de paie ou de planning

  • Gain de temps administratif pour les managers

  • Accès élargi aux indicateurs RH pour le pilotage

👉 Ce sont ces indicateurs qui permettront de parler véritablement de ROI RH.


3. Que faire des résultats ?

Une fois les indicateurs collectés, l’objectif est double :

  • Partager les résultats avec transparence : c’est un levier de mobilisation et de reconnaissance collective ;

  • Définir des actions correctives : relance ciblée, amélioration ergonomique, reformation, etc.

L’idéal est de piloter l’adoption dans la durée, avec un tableau de bord simple, partagé avec les parties prenantes projet.


En conclusion

Un projet SIRH ne se juge pas à son Go-Live, mais à son adoption réelle.
C’est dans les mois qui suivent que tout se joue. En mesurant finement les usages, les irritants et les progrès, vous transformez un outil digital en levier d’efficacité RH durable.


📎 Pour aller plus loin :
👉 Consultez notre guide complet sur la conduite du changement dans les projets SIRH :
🔗 https://yapluqua.com/guide/conduite-du-changement-sirh/