Les écarts d’adoption de l’IA : une étude BearingPoint alerte sur un fossé croissant entre les entreprises en pointe et les retardataires

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  • De la tendance au socle stratégique : l’IA agentique s’impose comme le prochain levier de résilience des entreprises
  • L’étude mondiale révèle que seules 26 % des organisations déploient l’IA à grande échelle dans leurs opérations. La France se situe dans cette moyenne avec 24% des organisations ayant significativement industrialisé ou totalement intégré l’IA
  • 7% des organisations ont mis en place des architectures d’IA agentique à l’échelle de l’entreprise
  • Le rapport propose aux cadres dirigeants un plan d’action pour accélérer leur transformation et renforcer leur avantage compétitif

 Paris, le 23 septembre 2025 – Le cabinet de conseil en management et technologies BearingPoint publie une nouvelle étude de référence : « Resilient and agentic organizations: How agentic AI is reshaping governance, talent, and enterprise architecture ». D’après cette étude, seulement 8% des organisations dans le monde (5% en France, contre 11% aux États-Unis et 10% au Royaume-Uni et en Irlande) ont pleinement intégré l’IA dans leurs opérations. Un signal fort qui souligne l’urgence pour les dirigeants de dépasser les projets pilotes et d’ancrer l’IA au cœur de leur modèle opérationnel, tout en se préparant à la prochaine étape : l’IA agentique.

Basé sur une enquête mondiale menée auprès de 1 010 cadres dirigeants de divers secteurs et régions, enrichie par l’expérience terrain de BearingPoint auprès de ses clients, l’étude identifie les évolutions structurelles, culturelles et de gouvernance nécessaires pour déployer l’IA agentique à grande échelle. Elle fournit une feuille de route aux organisations souhaitant devenir résilientes et adaptatives, capables de prospérer dans un environnement où des agents IA agissent, décident et collaborent en temps réel.

« L’IA est le nouveau socle de la compétitivité », déclare Frédéric Gigant, Associé & Global Leader Customer & Growth chez BearingPoint. « L’IA générative a fait les gros titres, mais le véritable tournant, c’est l’IA agentique. Les entreprises qui sauront repenser et reconstruire leurs modèles opérationnels autour d’architectures agentiques gagneront en efficacité, tout en établissant de nouveaux standards d’innovation et de résilience dans leur secteur. »

 Principaux enseignements de l’étude

L’étude révèle un écart croissant entre les leaders et les retardataires dans l’adoption de l’IA, confrontés à des difficultés de passage à l’échelle, à des déséquilibres dans les compétences et à une adoption encore lente des architectures agentiques.

Un écart de maturité qui se creuse : 26% des organisations ont dépassé le stade des pilotes pour déployer l’IA dans leurs opérations clés, tandis que 20% restent hésitantes et risquent de se laisser distancer. La France suit la même tendance avec respectivement 24% d’adoptants actifs et 25% encore en phase exploratoire. Les principaux freins identifiés : la réglementation (47%), l’infrastructure héritée (35%) et la résistance au changement (26%).

Un double défi RH : 92% des organisations déclarent avoir jusqu’à 20% de sureffectifs dans les rôles traditionnels, tandis que 94% font face à une pénurie de plus de 30% des compétences clés en IA. Pourtant, moins de la moitié (46%) intègrent la planification des effectifs dans leur transformation IA. En France, 91% des répondants font état d’un sureffectif allant jusqu’à 20%, dont 53% estiment cette surcapacité comprise entre 10 et 20% en 2025. Parallèlement, 95% déclarent une pénurie de plus de 30% de profils qualifiés en IA. Toutefois, 54% des organisations en France intègrent la planification des effectifs dans leur feuille de route de transformation IA, le taux le plus élevé parmi les pays étudiés.

Une industrialisation encore limitée : le passage à l’échelle reste un défi majeur : seules 8% des organisations (6% en France, en dessous de la moyenne) indiquent que leurs initiatives IA ont été entièrement industrialisées et atteignent les résultats attendus.

Architectures d’IA agentique : plus de la moitié des organisations (54% au global, 58% en France) en sont encore aux phases initiales de mise en place d’architectures d’IA agentique. Seules 7% (4% en France) déclarent un déploiement à l’échelle de l’entreprise. Si 17% prévoient une adoption totale d’ici 1 à 2 ans, la majorité (71%, dont 74% en France) l’envisage dans un horizon de 3 à 7 ans – accentuant le risque pour celles qui restent bloquées au stade pilote.

Implications stratégiques pour les dirigeants

Si l’efficacité reste le bénéfice le plus immédiat du passage à l’échelle, l’étude souligne un avantage compétitif plus large pour ceux qui acceptent de repenser leur modèle opérationnel autour de systèmes agentiques. Ces organisations ne se contentent pas d’automatiser des tâches : elles créent une nouvelle génération de processus et de structures décisionnelles augmentés par l’IA.

Les conclusions sur les effectifs mettent en évidence un double enjeu : gérer les sureffectifs dans les rôles traditionnels tout en faisant face à une pénurie de talents dans les métiers critiques liés à l’IA. Les dirigeants doivent investir dans la requalification et la planification RH au même rythme que dans la montée en puissance technologique. Sans cette synchronisation, même les stratégies IA les plus ambitieuses risquent de s’essouffler.

La gouvernance émerge également comme facteur décisif. L’étude montre que les organisations qui réussissent à adopter l’IA agentique sont celles qui intègrent la responsabilité et la traçabilité dès la conception. L’explicabilité et l’auditabilité sont des prérequis pour un passage à l’échelle responsable.

 

Des pilotes aux plateformes : feuille de route vers la transformation

L’étude souligne que les projets pilotes et les preuves de concept en matière d’IA ne suffisent plus ; une approche plus globale est désormais nécessaire. Pour atteindre une échelle et un impact suffisants, les organisations doivent :

  • Transformer leurs systèmes et leur gouvernance en y intégrant les agents IA au cœur de l’entreprise, et non comme une option
  • Repenser leurs modèles opérationnels de bout en bout avec des processus exécutables par des agents, des équipes hybrides homme-agent et des workflows adaptatifs
  • Développer des cadres de gouvernance évolutifs qui délèguent certains droits décisionnels aux agents IA tout en garantissant supervision et conformité
  • Synchroniser transformation IA et évolution de l’effectif, en alignant rôles, compétences et culture grâce à une feuille de route unique et intégrée

 

Ces éléments constituent une feuille de route pour industrialiser l’IA dans toute l’entreprise. Les organisations qui intégreront rapidement l’IA agentique au cœur de leurs opérations créeront des avantages structurels difficilement réplicables par leurs concurrents. À l’inverse, celles qui restent en phase expérimentale risquent non seulement de manquer des gains immédiats en efficacité, mais aussi de perdre leur position dans des secteurs en pleine redéfinition.

« Les gagnants de l’ère agentique seront ceux qui agissent avec urgence », conclut Frédéric Gigant.
« Chaque mois perdu est un mois où les concurrents avancent. Le fossé de maturité se creuse, les organisations attentistes risquent non seulement de perdre en efficacité, mais aussi de perdre leur capacité à être leader de l’innovation, de la résilience et garder la confiance de leurs clients. »

À propos de l’étude

Les résultats s’appuient sur une enquête mondiale menée en août 2025 auprès de 1 010 cadres dirigeants, couvrant les principaux marchés : Allemagne, France, Royaume-Uni, pays nordiques, autres pays européens, États-Unis et Chine. Les répondants représentaient les grands secteurs, dont les services financiers, l’automobile, le retail, l’industrie manufacturière et la technologie. L’étude intègre également l’expérience de BearingPoint auprès de grandes organisations dans leurs programmes de transformation IA.

Le rapport complet, « Resilient and agentic organizations: Best strategy to accelerate the transformation », est disponible en téléchargement sur le site web de BearingPoint.

 

À propos de BearingPoint

BearingPoint est un cabinet indépendant de conseil en management et technologies aux racines européennes et à la couverture internationale. La société est structurée autour de trois pôles : Consulting, Products et Capital. Consulting couvre les activités de conseil en entreprise dans des secteurs et des périmètres d’expertises précis. Products propose des solutions technologiques avancées et des services managés pour les processus critiques d’une organisation. Capital fournit des services de conseil en fusions et acquisitions et en transactions.

BearingPoint compte parmi ses clients les plus grandes organisations mondiales publiques et privées. Fort d’un réseau international de plus de 10 000 collaborateurs, BearingPoint accompagne ses clients dans plus de 70 pays et s’engage pour qu’ils obtiennent des succès mesurables et durables.

BearingPoint dispose de la certification B Corporation qui répond à des normes élevées en matière d’impact social et environnemental.

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par Stéphane

Stéphane Poignant est formateur RH et créateur de jeux sérieux, de guides pratiques et de contenus qui font bouger les lignes. Il explore les coulisses du SIRH, de la data RH et du learning by doing. https://www.linkedin.com/in/stephanepoignant/