Alors que l’usage de l’IA est en train de se généraliser, son encadrement par les entreprises n’a jamais été aussi perfectible.
Paris, le 7 juillet 2025 – Si l’intelligence artificielle s’impose de plus en plus comme un levier de transformation du travail, son intégration dans les pratiques et les process des entreprises n’a rien d’évident. Entre enthousiasme technologique, attentes opérationnelles et doutes persistants, l’IA génère autant de promesses que de tensions. Quels usages concrets en font les entreprises ? Quels freins rencontrent-elles ? Et disposent-elles vraiment des ressources – humaines, éthiques ou réglementaires – pour en faire un outil fiable et durable ?
Après avoir sondé le rapport qu’entretiennent les actifs français – en poste ou en recherche – avec l’intelligence artificielle, la dernière étude menée par Indeed en partenariat avec Censuswide apporte un nouvel éclairage sur ces questions.
Les entreprises adoptent massivement l’IA
8 entreprises sur 10 (80%) interrogées déclarent utiliser des outils d’intelligence artificielle. Dans le détail, cet usage s’avère plus ou moins intensif. Ainsi :
24% des entreprises disent l’utiliser occasionnellement
29% disent l’utiliser fréquemment
26% disent l’utiliser de manière intensive
Cet usage varie également selon les secteurs concernés. Les entreprises dans le secteur de la finance (32%), de l’informatique et des télécommunications (41%) sont par exemple plus susceptibles d’utiliser l’IA de manière intensive que celles du secteur de la santé (14%).
Pour quelle(s) raison(s) l’IA est-elle donc sollicitée pour venir en aide aux entreprises ? Trois tâches se distinguent selon les employeurs français :
● L’analyse de données et le reporting (37%)
● Les tâches administratives (35%)
● La création de contenus (30%)
Mais ce n’est pas tout : l’IA est également utilisée pour accomplir des tâches liées à la communication (30%), les RH (25%), le service client (24%) et, dans une moindre mesure, le développement informatique (19%).
Si l’IA s’impose donc progressivement comme un levier de productivité et d’automatisation, son adoption reste encore partielle, freinée par des réticences persistantes.
Quelques réticences !
L’IA générative reste en effet ralentie dans son adoption par les entreprises pour des raisons de sécurité, d’intégration et d’éthique. Autant de facteurs qui expliquent pourquoi seuls 8% des employeurs français ayant adopté des outils d’IA disent n’avoir rencontré aucun obstacle en intégrant l’IA au fonctionnement de leur entreprise.
Concrètement, les principales difficultés rencontrées par les entreprises françaises qui sollicitent des outils d’IA pour améliorer la performance des employés/le confort de travail sont relatives à :
La sécurité des données (32%)
La difficulté d’intégration avec les systèmes existants (30%)
Au manque de connaissances juridiques/éthiques (29%)
La pénurie de compétences internes (28%)
Un autre facteur non négligeable, avoué par 30% des employeurs français, est la crainte d’une dépendance des employés à cette technologie. Ce chiffre justifie d’ailleurs, et en partie, les réticences que les actifs français conservent en vue d’assumer ouvertement leur usage de l’IA en entreprise. En effet, alors que 57% des actifs français disent recourir à l’IA au travail, ils sont seulement 11 % à le déclarer explicitement !
Cependant, les freins à l’adoption de l’IA en entreprise peuvent également provenir du salarié lui-même, sous la forme d’une réticence voire d’une résistance. Il s’agit même d’un problème rencontré par près de 3 employeurs interrogés sur 10 (27%).
Ces obstacles, qu’ils soient d’ordre technique, humain ou éthique, révèlent surtout une méconnaissance persistante de l’IA et de ses usages concrets… Ne serait-ce pas, en somme, le symptôme d’une maturité encore limitée des entreprises françaises face à cette révolution technologique ?
IA en entreprise : un encadrement discutable et une urgence à former !
Les freins rencontrés par les entreprises dans leur adoption de l’IA reflètent en effet leur immaturité à instaurer un cadre serein et structuré pour son usage. Certes, 69% des entreprises disent avoir déjà mis en place des règles (formelles ou informelles) sur le recours à l’IA, mais 31 % n’ont encore rien fait en ce sens – et pire, 10 % ne comptent pas le faire !
● Il est à noter que les grandes structures (250-500 salariés) sont deux fois plus nombreuses que les très petites (1-9 salariés) à avoir instauré des règles (81% vs 43%), ce qui tend à relativiser le chiffre général.
De plus, la confiance des employeurs envers le cadre d’utilisation de l’IA par les salariés relève plus de la foi qu’autre chose, ce qui jette le doute sur l’efficacité des mesures prises pour encadrer le recours à cette technologie. En effet, 61% des employeurs estiment que leurs salariés sont totalement transparents sur l’usage de l’IA, quand 22% doutent de la transparence réelle de ces usages.
En outre, 81% des employeurs qui pensent que leurs employés utilisent des outils d’IA, affirment qu’ils font globalement confiance à ces outils en vue de respecter les normes de sécurité des données.
● Un chiffre inquiétant, quand on sait qu’à front renversé, les actifs français (chercheurs d’emploi et employés) accordent une confiance bien moindre aux outils d’IA générative qu’ils utilisent : 52% d’entre eux reconnaissent en effet ne pas savoir clairement comment leurs données sont utilisées ou stockées par les outils d’IA qu’ils emploient. Une part non négligeable (40%) continue malgré tout à y renseigner des informations personnelles ou sensibles sans s’en inquiéter.
● Un tel décalage révèle ainsi un déficit de transparence et surtout de pédagogie autour des enjeux de confidentialité liés à l’IA.
On peut en conclure que restaurer la confiance passe par une meilleure information des utilisateurs et une régulation plus lisible des pratiques des outils dopés à l’IA. Dans ce contexte, la formation est donc un levier pour sécuriser l’usage et améliorer la transparence, et les entreprises en ont conscience :
71% des entreprises disent ainsi avoir mené des actions de formation ou de sensibilisation autour de l’utilisation de l’IA et des risques qui y sont liés. Le secteur financier et l’IT arrivent en tête (83%), loin devant la distribution, l’hôtellerie-restauration et les loisirs (54%).
L’adoption de l’IA en entreprise progresse, mais sans cadre solide ni formation généralisée, elle reste fragile. Pour tirer pleinement parti de son potentiel, les entreprises françaises doivent désormais investir autant dans la gouvernance que dans la pédagogie.
Méthodologie de l’étude
Résultats basés sur une enquête Indeed France réalisée avec l’institut CensusWide. Étude réalisée auprès de deux échantillons : un échantillon de 1 103 salariés/chercheurs d’emploi français (dont 503 répondants salariés, 500 répondants sans emploi et 100 répondants âgés de plus de 18 ans actuellement scolarisés) et un échantillon de 1 001 employeurs / responsable du recrutement en France. Les données ont été collectées entre le 03.06.2025 et le 09.06.2025. Censuswide emploie des membres de la Market Research Society et respecte le code de conduite de la MRS ainsi que les principes d’ESOMAR. Censuswide est également membre du British Polling Council.
À propos d’Indeed
Plus de personnes trouvent un emploi sur Indeed que sur n’importe quelle autre plateforme. Indeed est le premier site d’emploi au monde (Comscore, Total Visits, Mars 2024). Avec 595 millions de profils de chercheurs d’emploi, des personnes dans plus de 60 pays et dans 28 langues viennent sur Indeed pour chercher des emplois, publier des CV et rechercher des entreprises. Plus de 3,5 millions d’employeurs utilisent Indeed pour rechercher et recruter de nouveaux employés. Indeed est une filiale de Recruit Holdings, leader mondial de la technologie des ressources humaines et des solutions d’entreprise simplifiant l’embauche et visant à transformer le monde du travail.