VivaTech : étude inédite sur l’IA dans le monde de l’entreprise « Travail et organisations : ce que l’IA recompose » par Wavestone, l’ANDRH Paris Etoile et La French Tech Grand Paris

  • Wavestone, l’ANDRH Paris-Étoile, la French Tech Grand Paris, ont réalisé une étude pour comprendre les transformations que l’IA entraîne sur le travail, les organisations et la fonction RH.
  • Ce document est le fruit d’un travail collectif réalisé avec 20 DRH (voir liste à la fin du document)

 Attractivité et expérience collaborateur : entre fascination et défiance

  • L’IA devient un levier de plus en plus attendu par les candidats au même titre que les engagements sociétaux ou environnementaux.
  • Elle permet de personnaliser l’expérience collaborateur, mais pose des défis en matière de cohésion collective et de lisibilité des parcours.
  • Son impact réel sur l’attractivité dépend de son intégration dans une vision alignée sur la culture et les valeurs portées par l’organisation.

Recrutement : l’humain face à l’algorithmique

  • Le recours croissant à l’IA dans le recrutement offre des gains d’efficacité, mais appelle à une vigilance accrue sur les biais, la transparence et le rôle du discernement humain.
  • Le recruteur reste garant de l’équité et de la qualité du recrutement.
  • Les compétences liées à l’IA sont désormais un vrai critère d’embauche ou de promotions, mais les recruteurs doivent veiller à ce que les autres critères ne soient pas laissés de côté.

Le développement des compétences : une nouvelle redistribution des savoirs et des métiers

  • L’IA transforme les métiers sans forcément les remplacer, en déplaçant la valeur vers des aptitudes hybrides : esprit critique, capacité d’adaptation, coopération avec la machine.
  • Elle redessine les compétences, favorisant la transversalité et l’apprentissage continu plutôt que la seule maîtrise « technique » d’un sujet.
  • L’expertise humaine reste essentielle, mais se recentre sur ce que la machine ne peut pas reproduire : discernement, relation, contextualisation.

Parcours, mobilité et dynamiques internes : fluidité ou déstabilisation ?

  • L’IA ouvre de nouvelles perspectives en matière de mobilité interne, mais son impact reste conditionné à un encadrement humain et transparent pour les collaborateurs.
  • Elle permet aux salariés d’aller plus vite sur de nombreuses tâches mais peut faire perdre la compréhension des sujets et leur complexité.
  • Les profils les plus expérimentés voient leur rôle évoluer vers le discernement et la transmission.

Evaluation, performance et feedback : nouvelles normes, nouveaux risques

  • Dans un contexte où les contributions humaines se mêlent aux productions issues de systèmes d’IA, la redéfinition de la performance devient indispensable
  • Ce qui compte ne se limite plus uniquement à ce qui est mesurable : d’autres critères liés aux compétences comportementales doivent également être pris en compte.
  • Le rôle du manager reste clé pour instaurer un climat de confiance où les collaborateurs peuvent parler librement de leur recours à l’IA, sans crainte de jugement ni perte de légitimité.

Culture, leadership et collectif de travail : l’humain augmenté ou désorienté ?

  • L’IA a tendance à diminuer les interactions humaines, ce qui peut avoir tendance à fragiliser les softskills des collaborateurs
  • Les différences générationnelles dans l’appropriation de l’IA peuvent créer des tensions, mais elles offrent aussi des occasions concrètes de transmission mutuelle.
  • L’IA recompose par ailleurs notre rapport au temps et à la charge mentale : certains se retrouvent débordés dans la course aux nouvelles fonctionnalités et technologies, là où d’autres y trouvent un véritable gain de temps et un soutien précieux dans leur travail.

RSE, inclusion et éthique : la responsabilité sociale face aux défis algorithmiques

  • L’inclusion numérique devient un enjeu clé, alors que l’accès à l’IA reste inégal selon les métiers ou les entreprises.
  • La fonction RH doit garantir une accessibilité équitable et inscrire l’IA dans une logique de responsabilité sociale.
  • Cela implique aussi de considérer ses impacts environnementaux et de s’engager dans une gouvernance éthique aux côtés des directions RSE, juridique et IT.

Dialogue social et régulation collective : un nouveau chapitre

  • Le dialogue social autour de l’IA se construit progressivement, porté notamment par les préoccupations de partenaires sociaux de plus en plus acculturés au sujet.
  • Si les approches restent hétérogènes selon les organisations, les échanges commencent à se structurer autour des usages et des impacts humains.

Gouvernance et stratégie RH : un pilotage de la transformation avec et pour l’humain

  • À mesure que l’IA rebat les frontières entre différents départements, la fonction RH doit réaffirmer sa place dans les décisions qui touchent à l’organisation du travail et aux collaborateurs.
  • Sans gouvernance partagée, les initiatives risquent de se multiplier sans cohérence, d’où l’intérêt d’avoir une stratégie RH affirmée sur le sujet.
  • L’IA reconfigure également certains rôles RH et ouvre la voie à un nouveau modèle opérationnel plus transversal et centré sur les parcours et les usages.

L’IA au service des RH : un socle de transformation pour l’organisation

  • L’IA offre à la fonction RH de nouvelles marges de manœuvre, mais son intégration met aussi en lumière des fragilités structurelles souvent sous-estimées.
  • Le déploiement à grande échelle de cas d’usage IA en RH se heurte à la complexité des écosystèmes SIRH, à la qualité des données et à l’absence parfois d’une vision RH clairement formulée.
  • Faire de l’IA un levier de transformation suppose une gouvernance agile, une infrastructure cohérente et une gestion rigoureuse des données.

par Stéphane

Stéphane Poignant est formateur RH et créateur de jeux sérieux, de guides pratiques et de contenus qui font bouger les lignes. Il explore les coulisses du SIRH, de la data RH et du learning by doing. https://www.linkedin.com/in/stephanepoignant/