IA au travail : l’adoption s’accélère, mais 86 % du potentiel reste inexploité

Étude Saegus sur le rapport des Français et des salariés à l’IA.
Entre accélération des usages, fracture des compétences et dépendance technologique.

Paris, 4 septembre 2025 – Saegus dévoile les grands enseignements d’une étude inédite menée avec Odoxa sur le rapport des Français et des salariés à l’IA. Dans les entreprises françaises, l’IA ne se contente plus de faire son apparition : elle s’installe. 71 % des salariés utilisateurs prévoient une augmentation de son usage et 87 % constatent déjà un gain de productivité. Mais derrière cette dynamique se cache un paradoxe : 86 % estiment que le potentiel reste largement inexploité, avec seulement 10 % de la valeur économique de l’IA générative réellement activée. Une question s’impose : comment transformer l’outil en véritable levier stratégique, et durable ?

Stratégie et gouvernance : la frontière entre pionniers et suiveurs

Les chiffres sont sans appel : dans les entreprises où la direction porte une stratégie IA claire, les gains perçus en productivité et qualité sont supérieurs de 10 points à la moyenne. À l’inverse, là où l’adoption se fait par opportunisme ou par petites touches, les bénéfices restent limités et inégaux.

Ce manque de gouvernance ouvre la voie à un phénomène préoccupant : près de 75 % des utilisateurs déclarent recourir à des outils d’IA non fournis ni validés par leur entreprise pour réaliser certaines tâches professionnelles. Une pratique qui traduit à la fois la recherche d’efficacité immédiate et le manque de solutions internes adaptées, mais qui expose aussi l’entreprise à des risques de sécurité, de conformité et de cohérence stratégique.

Usage et confiance : l’expérience change tout

La relation à l’IA ne se gagne pas dans les discours. Elle se construit dans l’usage. Aujourd’hui, 55 % des salariés se disent méfiants face à l’IA au travail. Mais chez ceux qui l’utilisent régulièrement, 90 % expriment leur confiance – un basculement complet.

“Ce lien direct entre usage et confiance démontre qu’on ne rassure pas sur l’IA par le discours, mais par l’expérience encadrée et la preuve d’utilité au quotidien. Là encore, l’approche joue un rôle clé : les entreprises qui optent pour une approche tactique privilégiant la vélocité génèrent non seulement plus de performances, mais aussi plus de sérénité dans les équipes” explique Marc Trilling, CEO de Saegus.

Compétences : l’angle mort de l’accélération

Derrière la croissance des usages se cache un déficit préoccupant d’acculturation :

81 % des salariés ne connaissent pas la notion de “super IA”

84 % ignorent ce qu’est une “IA agentique”.

Même parmi ceux ayant été formés, près de 75 % restent dans flou de ces concepts. Seuls 44 % ont bénéficié d’une formation à l’IA, laissant la majorité s’autoformer, un facteur aggravant de la shadow adoption identifiée plus haut.

Sans montée en compétences structurée, le risque est clair : voir se creuser une fracture entre initiés et exclus.

Organisation du travail : un enrichissement sous tension

Pour un salarié sur deux, l’IA élargit le périmètre de ses responsabilités. Mais la médaille a son revers :

40 % ressentent une pression accrue à produire plus vite.

35 % évoquent un inconfort technique.

Ces tensions touchent particulièrement les plus de 50 ans, révélant un enjeu générationnel dans la maîtrise et l’acceptation de l’IA. L’opportunité est réelle, mais exige un accompagnement à la hauteur pour éviter le “burn-out digital”.

Souveraineté : volonté affirmée, dépendance persistante

Les salariés français affichent une volonté affirmée de souveraineté technologique : 52 % aimeraient privilégier des IA européennes. Pourtant, dans les usages quotidiens, 81 % recourent à des outils non-européens, principalement américains.
Ce grand écart souligne une dépendance structurelle et pose la question : peut-on rattraper le retard sans alternatives perçues comme crédibles ?

« L’IA commence déjà à imposer de nouveaux standards sur la vélocité. Les chiffres le montrent, la compétitivité se joue désormais sur la capacité à transformer rapidement les usages de l’IA en moteur de performance mesurable et durable, pas en gadget d’innovation. Les entreprises qui gagneront seront celles qui sauront réduire le temps de passage de la vision à l’exécution, privilégiant ainsi la vélocité de l’apprentissage continu, permettant d’atteindre l’usage à forte valeur, plutôt que l’assurance d’une bonne idée conditionnant toute initiative, principal frein à l’engagement de la démarche. » conclut Marc Trilling.

Méthodologie
Enquête Saegus/Odoxa réalisée en ligne du 25 avril au 2 mai 2025 auprès de :

1 001 salariés utilisant l’IA dans leur travail, représentatifs des salariés français concernés par ces outils.
1 005 personnes représentatives de la population française adulte, dont 539 salariés, pour comparer les perceptions globales à celles des utilisateurs.
Méthode des quotas sur sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, diplôme, profession, territoire.

Pour obtenir l’étude dans son intégralité et bénéficier d’une analyse approfondie pour chaque partie avec Marc Trilling, contactez : janyce@lanouvelle-agence.com.

L’équipe Saegus peut également détailler les enseignements illustrés de cas concrets, et d’actions adaptées pour chaque contexte d’entreprise.

À PROPOS

Fondé en 2014, Saegus est un cabinet de conseil qui accompagne les entreprises dans leur transition vers un modèle intégrant l’intelligence artificielle. Saegus bouscule les codes du marché du conseil grâce à son savoir-faire dans l’adoption des nouveaux usages, associé à son expertise historique des outils collaboratifs, de la data et de l’IA. Distingué comme l’un des Champions de la Croissance 2024 par Les Échos, Saegus est choisi par des grands groupes du CAC 40/SBF 120 (Safran, LVMH, L’Oréal, BNP Paribas, Saint-Gobain, TotalEnergies…) pour les aider à repenser leurs projets par expérimentations successives. Le cabinet doit sa singularité à des déclinaisons opérationnelles et innovantes en matière d’usages digitaux. C’est d’ailleurs de ce principe qu’est né le nom de Saegus, anagramme du terme “usages”.

Site internet : https://www.saegus.com/

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par Stéphane

Stéphane Poignant est formateur RH et créateur de jeux sérieux, de guides pratiques et de contenus qui font bouger les lignes. Il explore les coulisses du SIRH, de la data RH et du learning by doing. https://www.linkedin.com/in/stephanepoignant/